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Publié le : 17/04/2013 15:18:57
Catégories : Général , Musique Dématérialisée
Pour mémoire, voici la définition de l’USB que propose Wikipedia :
« Le Universal Serial Bus (USB, en français Bus universel en série, dont le sigle, inusité, est BUS) est une norme relative à un bus informatique en transmission série qui sert à connecter des périphériques informatiques à un ordinateur. »
Si l’on reprend les choses à l’origine, pourquoi vouloir utiliser un ordinateur comme source musicale alors qu’il n’a pas été conçu pour ça ?
La première réponse, évidente, est que tout le monde ou presque possède un ordinateur, que beaucoup ont l’habitude d’exploiter des fichiers musicaux sur leur ordinateur et que celui-ci est quasi-indispensable pour extraire sous forme de fichiers la musique contenue sur des CD (à moins d’utiliser un serveur-rippeur dédié, ex : Rip N Play de Ava Media).
Dès lors, le réflexe qui consiste à se dire : « j’ai un ordinateur, je l’utilise déjà/je peux l’utiliser pour gérer de la musique, je n’ai donc plus qu’à le connecter à mon convertisseur (Dac) en USB et à moi la musique dématérialisée de qualité ! » est un réflexe naturel et qui ne n’engendre aucun coût supplémentaire en dehors du Dac.
Malheureusement, ce réflexe va vous plonger inexorablement dans des abimes de perplexité et vous confrontera à de très nombreux problèmes à résoudre…
Sans rentrer dans la technique – nous ne parlerons ici que de bon sens – je souhaite calmer sur le champ les partisans de ce type de solutions en affirmant qu’il est possible d’obtenir d’excellents résultats, parfois supérieurs à des solutions alternatives, en utilisant un ordinateur relié à un Dac en USB.
Mais…
Le résultat de cette combinaison est, sinon aléatoire, du-moins incertain et sans que vous ne puissiez jamais savoir si ce résultat est optimum, si ce n’est par des comparaisons par l’écoute, du résultat des différents paramètres que vous aurez modifiés… et ils peuvent être très nombreux !
Premier cas de figure, presque caricatural mais vécu : lorsque je connectais mon précédent ordinateur portable, pourtant d’une marque réputée qui se targue d’être au cœur des problématiques multimédia, il était assez désagréable d’entendre nettement les accès au disque dur dans les enceintes.
Ensuite, si vous avez le malheur d’avoir un PC, il se poser la question de la version du système d’exploitation qui est installée. Selon que vous êtes sous Windows XP, Vista, 7 ou 8, les choses seront plus ou moins compliquées. Dans certains cas, la carte son installée sur votre ordinateur et les drivers qui lui sont associés auront une influence sur le traitement des signaux audio. Parfois il faudra les désinstaller pour installer un driver spécifique appelé ASIO… Vous consulterez frénétiquement les milliers de pages traitant du sujet sur les forums pour essayer de comprendre quoi et comment faire. Après y avoir passé un temps non-négligeable, puisque les solutions présentées par les uns et les autres seront souvent fonction de la configuration matérielle et logicielle spécifique de votre machine et donc, pas toujours transposables d’un ordinateur à l’autre, après un certain temps donc, vous serez fier d’avoir paramétré votre ordinateur de sorte que rien ne vienne parasiter le traitement du signal audio.
Vous lancerez donc, avec un plaisir non dissimulé et le sentiment du devoir accompli votre logiciel de lecture de musique fétiche pour profiter enfin de cette musique dématérialisée pleine de promesses.
Grave erreur…
Peu de temps après, un ami de passage vous signifiera avec un air condescendant quelque chose qui pourrait ressembler à « mon pauvre ami, utiliser ce logiciel pour lire la musique est une hérésie, cet autre logiciel est bien meilleur ! ».
Vous voilà de retour sur les forums pour essayer de savoir pourquoi tel logiciel serait meilleur et surtout, lequel est le meilleur de tous. Vous fouillez dans les fils de discussions (très nombreux) qui traitent du sujet et vous vous apercevez d’une part, que les avis sont plutôt divergents en matière d’appréciation de tel ou tel logiciel et, d’autre part, que ces fichus logiciels doivent être paramétrés comme il faut pour que le résultat soit convenable.
Et vous voila en exploration dans les menus de paramétrage pour essayer d’activer ou désactiver selon les cas les paramètres qui ne risqueront plus de déformer la musique, de comparer à l’écoute les paramétrages avant/après de votre logiciel fétiche puis, après en avoir installé deux ou trois autres (ceux considérés statistiquement comme étant les meilleurs par les contributeurs des forums), avoir réussi à leur faire retrouver et reconnaître votre bibliothèque de fichiers parfois au prix d’une conversion du format de ces fichiers (essayez de faire lire des fichiers Apple Lossless à Windows Media Player ou des fichiers WMA Lossless à iTunes, pour voir), modifié leur paramétrages, vous pourrez essayer de déterminer par des écoutes comparatives lequel d’entre eux s’en sort le mieux. Finalement, il vous semblera bien que l’un d’entre eux est meilleur que les autres et vous déciderez, avec un sentiment de soulagement et du devoir accompli, de l’adopter.
Vous vous organiserez alors une soirée ou un dimanche tranquille, dédié à l’écoute de votre musique dématérialisée, bien décidé à profiter au maximum de cet ordinateur et du logiciel de lecture, tous deux enfin optimisés pour la musique.
Et pourtant…
Au cours de vos différents tests, vous aurez été amené à générer, pour des raisons de compatibilité, plusieurs versions d’un même fichier dans différents formats. Or, il se trouve que, pendant cette séance, le logiciel a malencontreusement enchaîné différentes versions d’un même morceau. Vous n’y auriez pas prêté attention s’il ne vous avait semblé que la deuxième version était assez nettement meilleure que la première… et la troisième ? Vous ne savez plus bien mais vous allez les réécouter pour en avoir le cœur net.
Avez-vous rêvé où le fichier au format WAV est un peu meilleur que celui au format FLAC et l’AIFF dans tout ça, il n’était pas un peu plus dynamique ? Pour rester dans une approche scientifique vous décidez de refaire le test avec l’autre logiciel qui vous paraissait presque aussi bon et, étrangement, sur celui-ci le FLAC arrive premier, suivi de AIFF puis du WAV un cran derrière… Vous recommencez tous vos tests et, cette fois, vous êtes sûr de vous, vous avez déterminé le meilleur couple format de fichiers – logiciel de lecture. Vous n’avez rien laissé au hasard, tous les paramètres sont sous contrôle.
Vous vous organisez donc une séance d’écoute vraiment méritée de votre musique dématérialisée et vous en profitez pour feuilleter la rubrique Hifi de votre magazine préféré, lequel propose justement un comparatif de différents Dacs. Le votre est dans la liste et plutôt bien noté, c’est rassurant. La page d’après, la revue décrit un autre Dac en précisant que c’est l’un des seuls du comparatif à être doté d’une entrée USB asynchrone, seul type d’entrée à même de garantir un résultat réellement de qualité. Par acquis de conscience, vous revenez une page en arrière et lisez la fiche technique de votre dac : « Entrée USB synchrone »…
Cette histoire, de pure fiction, vous êtes très nombreux à l’avoir vécue au-moins en partie et quelques uns à avoir vécu encore plus de péripéties, parfois durant des mois.
Rappelons-nous le postulat de départ : j’utilise mon ordinateur pour gérer ma musique, je le connecte au Dac en USB et c’est parti ! Oui, mais…
Chacun ses hobbies et vous pouvez aimer passer du temps les mains dans le cambouis de votre ordinateur à faire des tests pour essayer de déterminer quelle configuration globale sera la meilleure. Mais lorsqu’on sait qu’il existe des solutions alternatives, réellement plug and play, dont les résultats resteront constants que vous soyez sur Mac, sur PC, sur Linux et ce, quel que soit le format de fichiers utilisé (pour peu que la compression éventuelle ne soit pas destructive), dont l’ergonomie n’a rien à envier à celle des logiciels de lecture et qui se moquent éperdument que votre Dac ait une entrée USB synchrone ou asynchrone pour la bonne raison qu’elles ne l’utilisent pas, alors pourquoi – si ce n’est par goût des tests – s’échiner à passer par toutes les étapes racontées plus haut, lesquelles n’ayant qu’un très lointain rapport avec le plaisir du mélomane : écouter de la musique ?
Ces solutions ont un coût, à partir de 350 €, et ce coût est supérieur au coût d’acquisition d’un câble USB, c’est vrai. Lorsque l’on s’est offert un système Hifi à 1.000 ou 2.000 €, ce surcoût n’est pas du tout négligeable et il peut paraître logique et justifié de se l’épargner en passant un peu de temps à faire des tests. Mais combien êtes-vous à posséder un système d’une gamme bien supérieure pour lequel ce type de solutions passerait presque pour du consommable ?...
Vous êtes aussi influencés par les fabricants qui s’évertuent à proposer des produits dotés de ce type d’entrées et par une presse qui se contente de reprendre l’argumentaire desdits fabricants en se pâmant devant la dernière entrée asynchrone, allant même jusqu’à tester des logiciels de lecture, Diapason qui mute en PC Micro, on croit rêver !
Pour ma part, je considère ce type d’entrées comme un mirage, un miroir aux alouettes. Il n’apporte rien de plus que les autres entrées numériques sur un plan strictement qualitatif, cela paraît simple et économique au premier abord mais attention à la partie immergée de l’iceberg, vous n’êtes pas au bout de vos peines pour un résultat qui sera toujours incertain quand il ne sera pas tout simplement médiocre.
Guillaume