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Publié le : 07/10/2006 17:46:16
Catégories : Enceintes , Tests - Bancs d'essais
Enfin, voici le match tant attendu !!!
Nous l'avions annoncé dans la presse et sur le site : un match poids-lourds entre le fleuron de Jean-Marie Reynaud et son équivalent en gamme de chez Proac.
La soirée du 17 novembre fut à marquer d'une pierre blanche et pas seulement parce que c'était mon anniversaire ;-), mais parce que ce fut un moment très agréable de convivialité et d'échanges autour de ce qui nous passionne tous : la musique.
On le refera, c'est promis !
Toutefois, ce soir là, nous étions plutôt à la manoeuvre et donc pas dans des conditions idéales pour faire nous-même ce comparatif. Nous l'avons donc réalisé à un autre moment, dans les mêmes conditions et avec les mêmes électroniques.
Bonne lecture...
Guillaume
LE COMBAT DES CHEFS !!!
Les électroniques utilisées étaient : Icos Fado-Drive + Dactablette 1 + Soliste le tout câblé en MPC de la gamme Mélodie.
Round 1 : 24 Préludes de Chopin par Claudio Arrau
D38 : très beaux timbres, grande richesse harmonique, belle ampleur sur la main gauche le tout, avec une certaine douceur (on en reparlera).
Concorde : très beaux timbres également, un grave très articulé avec une écoute un poil plus vivante.
Résultat : ex-aequo, très difficile de les départager sur cet enregistrement assez ancien.
Round 2 : Sonata E-minor pour violoncelle et basse continue de Vivaldi
D38 : Ce qui frappe immédiatement, c'est la grande aération que délivre cette enceinte. On est immédiatement dans l'ambiance. Beaucoup de grain sur les cordes et belle ampleur dans le grave.
Concorde : Belle qualité de timbres et beaucoup de grain également. Un grave plus fouillé, plus articulé mais plus tendu. On est un peu moins dans l'ambiance.
Résultat : léger avantage à la D38 pour sa capacité à recréer l'ambiance du lieu d'enregistrement.
Round 3 : "Thimar" d'Anouar Brahem, John Surman et Dave Holland.
D38 : un magnifique enregistrement ! La Proac reste très douce et délivre énormément de détails, en particulier sur le souffle de John Surman dans le Sax soprano : son jeu est parfaitement et totalement lisible. La contrebasse a beaucoup de coffre mais avec un côté un peu "sourd".
Concorde : La contrebasse est encore une fois plus articulée, avec plus de grain, à l'archet et les attaques des doigts sur les cordes sont plus nettes. Un peu plus de richesse harmonique globale.
Résultat : léger avantage à la Concorde sur cette plage.
Round 4 : We get requests de l'Oscar Peterson Trio
D38 : encore une fois, une très belle aération, on est immédiatement "dedans". La contrebasse est très belle avec beaucoup de "coffre". Je note une petite brillance sur les cymbales et les clochettes, ainsi que sur le piano mais ça, c'est l'enregistrement...
Concorde : La contrebasse est très fouillée à l'archet, très nette et tendue jouée aux doigts mais manquant un petit poil de coffre par rapport à la D38. En revanche, les clochettes et les cymbales sont très belles, sans aucune brillance (merci le tweeter ruban !).
Résultat : ex-aequo car elles ont chacune des petits points où elles sont supérieures à l'autre mais sans que cela suffise à les départager.
Round 5 : Symphonie n°9 de Dvorak par Karl Ancerl
D38 : Sur l'ouverture, la Proac nous met là-encore tout de suite dans l'ambiance, avec toujours beaucoup d'aération. Beaucoup de volume et de matière, notamment sur les tymbales. Très belle fluidité.
Concorde : Beaucoup de précision et de transparence globale. Tout est bien à sa place. Les tymbales sont très rapides et détaillées, les cuivres un peu plus présents que sur la Proac.
Résultat : la lisibilité de la Concorde l'emporte d'un souffle sur la fluidité de la D38 (c'est bien dit, hein ?)
Round 6 : "Live Licks" des Rolling Stones
D38 : sur "Paint it, Black" la D38 dégage une très belle énergie. Mick Jagger est bien au centre, les guitares ne sont jamais agressives, la batterie et la basse sont très présentes. Encore une question d'ambiance...
Concorde : Sur cette même plage, la transparence et le grave très tendu marquent un peu le pas sur son adversaire. Tout est là, à sa place mais, comment dire, on y croit pas tout à fait.
Résultat : avantage à la D38 pour son côté "réaliste", son ampleur dans le grave y étant pour beaucoup.
Round 7 : "It took so long" de Tok Tok Tok
D38 : encore une fois, une très belle capacité à recréer l'ambiance ou, du-moins, à vous plonger dans une ambiance. La voix de Tokunbo Akinro est magnifique de présence et de naturel.
Concorde : un poil moins de présence sur la voix mais les détails des bruitages que Martin Klein effectue avec sa bouche sont beaucoup plus nets et précis.
Résultat : petit avantage à la Proac pour la présence sur la voix (je suis très sensible aux voix...)
Résultat final :
Bon, dans tous les matchs, le public réclame un vainqueur car il déteste les égalités. Toutefois, ces deux enceintes ont des immenses qualités toutes les deux. Certaines sont communes (qualité des timbres, musicalité), d'autres montre la supériorité de l'une par rapport à l'autre (aigu "magique", transparence, articulation du grave de la Concorde vs. douceur, fluidité, ampleur du grave sur la D38). Je ne parlerai donc pas d'égalité mais d'équivalence, ce qui ne va pas beaucoup plus vous plaire... ;-)
Pour commencer, si vous aimez les enceintes très musicales, avec une grande justesse de timbre sur les instruments acoustiques, une grande présence sur les voix, si vous aimez les enceintes qui vous font ressentir de l'émotion, enfin, si vous avez un budget confortable (désolé...)alors l'une de ces enceintes peut vous correspondre.
Si vous aimez être immédiatement plongé "dans" l'ambiance d'un club de jazz, si vous êtes sensible à la fluidité de la musique et à une certaine douceur globale, alors vous préférerez sans doute la Proac D38.
Si vous aimez les écoutes très vivantes, avec une bande passante la plus large possible, des aigus riches, fouillés et jamais agressifs, un grave rapide, tendu et très articulé, une grande transparence, alors vous préfererez probablement la JMR Concorde Signature.
Et si vous veniez vous faire votre propre opinion ?
Guillaume
LE COMBAT DES CHEFS !!! (suite)
Comme d'habitude Guillaume a exploré toutes les facettes de la chose, personnellement et par pure fainéantise je n'écrirais que quelques lignes de conclusion sur ce débat qui, selon moi, n'en n'est pas un.
Je m'explique : ce sont deux enceintes formidables qui méritent toutes deux le titre. La Concorde Signature est pleine de vie, la D38 est mature.
Lors de notre test, fait dans notre auditorium le 17 novembre dernier en présence de quelques passionnés, sur les électroniques ICOS sus-mentionnées et des morceaux choisis par moi-même (Symphonie Imaginaire - RAMEAU / Svarta Bjorn - KARI BREMNES / Live at FIP - HADOUK TRIO / Playbach n°1 - LOUSSIER, etc.), je dirais qu'il y a eu 60/40 pour la D38.
En fonction de vos électroniques (lecteur CD, TD, Ampli), de votre façon d'écouter, des morceaux que vous passez, l'une ou l'autre prendra l'avantage à tour de rôle.
Comme pour les sportifs de haut niveau, la différence ne se joue qu'au mental ou, plus précisément, au contexte psychologique dans lequel se trouve ledit compétiteur. Je me permets d'appliquer cela à ces deux enceintes.
Dans un autre endroit, avec d'autres électroniques, d'autres morceaux et d'autres personnes, cela aurait pu être 60/40 pour la Concorde Signature. Et cela, n'en doutez pas, je vous le certifie !!!
La morale de tout cela est la suivante : si l'une de ces enceintes vous intéresse, venez l'écouter vous-même.
L'autre morale à cette histoire est qu'il n'y a que de bons produits chez CTA Perception... ;-)
Olivier