Match : Concorde Signature contre Orfeo

Publié le : 15/04/2006 17:42:30
Catégories : Enceintes , Tests - Bancs d'essais

Enfin, voici le match tant attendu !!!

Bon, on a un peu l'impression de voir un match entre un poids-lourd et un mi-lourd puisque ces deux enceintes ne boxent pas dans la même catégorie mais sur les premières écoutes,  les Orfeo nous ont semblées vraiment proches des Concordes Signature. Il pouvait donc être intéressant de mesurer l'écart qui les sépare réellement.

Bonne lecture...


UN MATCH SUR UN RING TOUT ICOS...


Round 1 : Toccata et fugue en ré mineur par André Isoir chez Calliope

 
Orfeo : très belle impression d'espace de l'église où a été faite la prise de son. Le grave - notamment sur le 32 pieds est impressionnant d'ampleur et de détails. L'on entend parfaitement toutes les modulations dues à la circulation de l'air dans la colonne avec, j'aurais envie de dire - même si le terme n'est pas approprié ici - beaucoup de grain.
 
Concorde : L'impression d'espace prend une nouvelle dimension. Il est encore mieux restitué dans un volume qui semble plus important, tant en largeur qu'en profondeur. Le grave a encore plus d'ampleur que sur l'Orfeo et il descend un peu plus bas mais il semble un peu moins détaillé que sur l'Orfeo. A creuser...
 
Round 2 : Symphonie n°6 de Beethoven par Carlos Kleiber chez... Orfeo (quelle coïncidence !).
 
Orfeo : Cet enregistrement live est assez ingrat car d'assez piètre qualité technique. Néanmoins, les Orfeo rendent justice à la direction de Kleiber, toute en énergie et empressement. Les cordes ont un timbre magnifique et la spatialisation est bonne (toujours compte tenu de la qualité de l'enregistrement).
 
Concorde : Même impression d'augmentation du volume du lieu d'enregistrement et d'ampleur supplémentaire. Les cordes sont d'une finesse et d'un soyeux assez nettement supérieurs à l'écoute sur les Orfeo. Le HP supplémentaire dédié au medium y serait-il pour quelque chose ?
 
Round 3 : Symphonie n°2 de Mahler par Otto Klemperer chez EMI
 

Orfeo : encore un enregistrement difficile. Elles s'en sortent pourtant très bien avec de très beaux timbres, une énergie dégagée et une dynamique impressionnantes. La contrebasse semble un peu plus détaillée, avec des attaques plus précises et plus de grain que sur les Concorde. Les roulements de timbales sont très nets en arrière plan.
 
Concorde : Même constat : plus d'ampleur, sensation d'un plus grand espace et une plus grande richesse assortie d'un naturel incroyable sur le medium. Les cuivres notamment sont plus beaux et riches que sur l'Orfeo. La contrebasse, un peu moins détaillée est en revanche un peu plus subtile et soyeuse.
 
Round 4 : Vespro delle beata vergine de Monteverdi par William Christie chez Erato
 

Orfeo : la première plage est difficile à passer tant l'énergie et la dynamique des choeurs, surtout sur les voix féminines, sont importantes. Sur la plupart des enceintes, les chœurs sont à la limite de l'agressivité, voire agressifs tout court. L'Orfeo s'en tire plutôt bien avec néanmoins un mini-soupçon de début de dureté dans le haut-medium sur certains forte (il faut bien essayer de trouver ses limites...).
 
Concorde : idem que précédemment sur l'ampleur et la sensation d'espace. De plus, aucune trace de dureté ou de commencement de début d'agressivité sur les voix, lors des forte. Sur ce disque la supériorité du medium de la Concorde est  manifeste.
 
Round 5 : The E.S.E. Sessions, prise de son par Jean-Claude Reynaud chez Blue Coast
 
Orfeo : sur la première plage, le timbre des guitares est superbe et les attaques sur les cordes sont très franches. La voix de Keith Greeninger est magnifique de présence et la voix de Dayan Kai à l'arrière plan reste constamment parfaitement intelligible. L'Orfeo rend pleinement justice à la qualité et au naturel de la prise de son.
 
Concorde : un petit peu plus de naturel sur les guitares et de présence sur la voix. L'on sent nettement un médium un peu plus fouillé, détaillé, riche, naturel et parfaitement intégré au reste du spectre.
 
Round 6 : Chet Baker sings again chez Timeless records
 

Orfeo : sur "My funny valentine" la voix usée jusqu'à la corde de Chet Baker est là-aussi incroyable de présence. L'on discerne parfaitement les moindres inflexions, les moindres différences de diction. Magnifique !
 
Concorde : encore une fois, elle va plus loin en nous faisant ressentir toutes les émotions que ressent manifestement Chet Baker au cours de la chanson. Le timbre est encore plus naturel et la présence quasi-irréelle. Chair de poule obligatoire...
 
Round 7 : B.O. du film Shaft par Isaac Hayes
 

Orfeo : la première plage est intéressante par l'addition successive des différents instruments. Les cymbales sont extrêmement riches (merci le tweeter à ruban) les percussions... Percutantes et elles-aussi très riches. Beaucoup de rythme et de vie dans cette restitution.
 
Concorde : sur les cymbales, la différence est assez flagrante avec les Orfeo. La richesse harmonique est plus grande. Lorsque tous les instruments jouent en même temps, formant un message à la fois complexe et varié, l'on a vraiment un sentiment de naturel et de plénitude. Tout semble parfaitement à sa place et l'on ne se pose aucune question.
 
Round 8 : SO de Peter Gabriel chez Virgin
 
Orfeo : sur la plage "Sledgehammer", la flûte de pan est très naturelle avec une grande richesse harmonique, les percussions sont très rapides avec beaucoup d'énergie, les tambourins également très riches. La ligne de basse reste parfaitement intelligible et facile à suivre et la voix de Peter Gabriel a une belle présence.
 
Concorde : l'on gagne un peu en ampleur, notamment sur les percussions. La flûte est encore plus pleine avec des extinctions de notes qui n'en finissent pas. La ligne de basse semble un tout petit poil moins précise que sur l'Orfeo. En revanche, l'on gagne une nouvelle fois en présence sur la voix.
 
Round 9 : Tres Hombres de ZZ-Top chez Warner
 

Orfeo : plage "La Grange" obligatoire et volume à un niveau indécent. Cette enceinte a vraiment le sens du rythme. La batterie est incroyable de puissance et de rapidité. Les guitares (pas mal saturées) passent sans problème et sans "titillement". Les Orfeo sont vraiment impressionnantes eu égard à leur relativement faible encombrement.
 
Concorde : je vais encore me répéter mais elles font tout un peu mieux. Les impacts de batterie sont là-aussi très physiques et les guitares passent avec un naturel incroyable malgré le volume très élevé.
 
Résultat : Concorde Signature est vainqueur aux points selon un juge (votre serviteur)... 
 

La Concorde est assez nettement supérieure à l'Orfeo sur le medium qui est mieux intégré, plus riche et mieux timbré. L'on a vraiment l'impression que tout ce qu'on entend vient d'un unique haut-parleur. C'est vraiment bluffant ! Cette petite infériorité dans le medium a donc légèrement tendance à mettre un peu plus en avant l'aigu, d'une part, et le grave, d'autre part, sur l'Orfeo. Rien qui ressemble à une quelconque projection ou brillance toutefois. Sur le grave en revanche, l'on gagne un peu en détails sur la Concorde là où son sublime medium le met un tout petit poil en arrière plan (on est vraiment dans la nuance, là, mais il faut bien les départager...). La Concorde est donc, globalement, supérieure à l'Orfeo et capable de rivaliser avec des enceintes beaucoup plus chères, mais l'Orfeo n'est pas si éloignée que cela et constitue vraiment à son prix une affaire exceptionnelle.

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